L'épargne en suspens : Décryptage de l'incertitude face à l'investissement chez un quart des Français
Plus de la moitié des Français (55 %) mettent de côté au moins 5 % de leur salaire mensuel, selon une étude dévoilée à l’occasion de la Semaine de l’éducation financière 2025.
Pourtant, malgré cet appétit pour l’épargne, un Français sur quatre (28 %) se sent encore insuffisamment compétent ou légitime pour franchir le cap de l’investissement.
Une majorité de Français épargne par prudence
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la majorité des Français (88 %) possède un ou plusieurs produits d’épargne. Pour autant, leur approche reste très prudente : 42 % privilégient avant tout une épargne de précaution pour anticiper les coups durs. Seulement 15 % épargnent dans un but précis, comme un projet immobilier ou une préparation à la retraite.
L’investissement perçu comme risqué et inaccessible
L’étude pointe clairement un manque d’information et d’éducation financière chez les Français : 45 % des répondants admettent un déficit de connaissances sur les placements disponibles. Résultat : 58 % d’entre eux associent l’investissement à un risque élevé de perdre leur argent. De plus, 41 % estiment même que l’investissement est réservé aux personnes les plus aisées ou aux experts financiers.
La confiance envers les institutions financières reste faible pour 30 % des sondés, un élément qui contribue encore davantage à freiner leur volonté d’investir.
Les réseaux sociaux, une nouvelle source d'information financière
Face à ce déficit d’information, les Français cherchent d'autres sources pour se renseigner. Si la majorité (60 %) se tourne encore vers leur banquier, 30 % préfèrent le bouche-à-oreille familial ou amical. Les réseaux sociaux prennent une place grandissante dans ce domaine : 19 % des Français les utilisent pour s'informer sur les finances, une proportion qui atteint même 38 % chez les moins de 35 ans.
Jeunes et femmes : une approche contrastée de l’investissement
Le regard porté sur l’investissement diffère sensiblement selon les générations et le genre. Ainsi, 64 % des jeunes de 18 à 35 ans considèrent l’investissement comme accessible à tous, contre seulement 50 % des plus de 65 ans. Par ailleurs, 82 % des 18-50 ans se sentent suffisamment compétents pour investir, contre seulement 64 % chez les plus de 50 ans.
Les femmes se montrent plus réservées : 63 % seulement s’estiment légitimes pour investir, contre 81 % des hommes. Ce chiffre indique une possible sous-évaluation de leurs compétences réelles plutôt qu'un désintérêt pour les sujets financiers.
Éduquer pour démocratiser l’investissement
L'étude menée par Mon Petit Placement souligne donc la nécessité urgente de renforcer l’éducation financière en France afin de lever les freins psychologiques et culturels qui limitent aujourd’hui l’accès à l’investissement. Un enjeu crucial, à l’heure où les particuliers cherchent à mieux gérer leur patrimoine et sécuriser leur avenir financier.
*Étude réalisée en ligne par l’institut Discurv/Poll&Roll pour monpetitplacement début mars 2025, auprès d’un panel représentatif de 1 000 personnes.